Après plusieurs années de flux records, les ETF se sont imposés comme un pilier de l’investissement, aussi bien chez les particuliers que chez les institutionnels.
Les flux massifs enregistrés ces dernières années ont définitivement ancré les stratégies passives dans les portefeuilles. Cette tendance devrait se prolonger en 2026, en particulier en Europe, où l’adoption des ETF reste encore en phase de rattrapage par rapport aux États-Unis. Le marché est désormais suffisamment vaste pour offrir aux investisseurs une palette quasi illimitée d’expositions, qu’il s’agisse de grandes zones géographiques ou de thématiques plus ciblées.
Les catégories les plus attractives demeurent toutefois les plus larges, notamment les actions mondiales des marchés développés, qui continuent de capter l’essentiel des flux. En parallèle, les ETF thématiques conservent un fort pouvoir d’attraction, en permettant aux investisseurs de se positionner sur des tendances de fond ou des sujets d’actualité économique et technologique.
Une industrie mature, mais en pleine différenciation
Dans ce contexte, la différenciation des produits devient un enjeu central. On anticipe une multiplication des structures innovantes, capables d’offrir des opportunités même dans des phases de marché plus volatiles, notamment via le développement des ETF à gestion active.
Le segment des ETF activement gérés est appelé à poursuivre sa croissance. De nouveaux acteurs entrent sur le marché, qu’il s’agisse de fournisseurs d’ETF traditionnels, de gestionnaires actifs historiques ou de nouveaux entrants. Cette effervescence s’accompagne d’un défi majeur : préserver la réputation des ETF en matière de transparence, de qualité de construction et de lisibilité des stratégies.
ETF actifs, IA et nouveaux équilibres de marché
L’intérêt pour les ETF actifs ne se limitera plus aux investisseurs professionnels. Les clients privés et les décideurs indépendants devraient s’y intéresser de plus en plus, à mesure que le marché gagnera en maturité. À terme, seuls les produits capables de tenir leurs promesses en matière de performance et de qualité sur le long terme devraient s’imposer.
L’intelligence artificielle joue déjà un rôle croissant dans cet écosystème. Si des ETF dédiés à l’IA et aux big data existent depuis plusieurs années, l’IA est également intégrée de manière plus diffuse dans la construction des indices, à travers l’exploitation de données spécifiques. Elle est aussi utilisée pour améliorer les processus internes de gestion d’actifs. Pour DWS, cette évolution relève davantage d’un processus graduel que d’une rupture brutale, mais elle ouvre des perspectives importantes à condition d’être utilisée de manière contrôlée.
Sur le plan géographique et sectoriel, les perspectives pour 2026 restent diversifiées. Les actions européennes, et en particulier le marché allemand, conservent un potentiel attractif. Les actions américaines pourraient également offrir des opportunités en cas de nouvelles baisses de taux, notamment dans la technologie et les communications. Les marchés émergents affichent, quant à eux, des valorisations relatives attractives et des perspectives de croissance des bénéfices supérieures pour 2026-2027. Enfin, dans une optique de diversification, la santé et les actions de valeur restent des axes d’allocation pertinents.
Du côté obligataire, les ETF à échéance cible lancés récemment illustrent l’évolution de l’offre. En combinant la logique des obligations traditionnelles avec la liquidité et la diversification des ETF, ces produits sont perçus comme un outil adapté pour sécuriser des rendements sur une période donnée, malgré des niveaux de rendement légèrement inférieurs.
L’ÉDITO DE SULI FINANCES